Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/278

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— Nous accompagnerez-vous, monsieur Meyrargues ?

— Avec le plus grand plaisir.

— J’ai quelque chose à vous dire, moi aussi.

— Eh bien, passez devant, mes enfants… nous n’allons pas marcher sur un front de quatre.

— Elle veut lui faire connaître elle-même sa réponse, dit M. Vignon à sa femme.

— Crois-tu qu’il s’en formalise ? Tu aurais pu l’y préparer.

— Sauver la dissonance. Il vaut mieux qu’ils s’expliquent. Laure a ses raisons qui ne sont pas les nôtres, mais ce sont les bonnes.

Cependant Meyrargues et Laure Vignon, dans la foule du clair dimanche, remontaient l’avenue en échangeant des propos menus ou sérieux, d’allure toujours causante.

— Votre démarche auprès de mes parents vraiment m’a surprise : c’est une folie ; j’en suis très honorée, flattée, mais c’est une folie… Vous auriez dû m’en parler, à moins que…

Il attendait. Elle continua émotionnée, d’un trait :