Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/306

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« Plus encore que pour l’augmentation de leurs salaires, ils luttent pour la gestion de leur caisse de retraite, et je crois qu’ils auront gain de cause. Il y a là pour eux une question de dignité.

« Six mille grévistes étaient réunis hier soir au préau des écoles et dans la cour.

« Je me suis retrempé parmi eux ; j’ai serré leurs rudes mains ; au contact de la réalité j’ai oublié mes ennuis de Paris, et le plus grand, vous le savez, celui d’être inactuel. Dans la circonstance, je pourrai, je crois, rendre quelques services aux ouvriers des Forges et Chantiers. Je m’y emploie de mon mieux. Ils veulent publier un état de leurs revendications et de la situation qui leur est faite, sous forme d’une lettre circulaire adressée aux syndicats ouvriers. Je suis chargé d’en équilibrer la rédaction.

« L’acte d’Émile Henry n’est pas compris ici ; par contre Vaillant y est populaire. Ils disent qu’il fallait s’attaquer aux puissants : à Dupuy, à Raynal, au Président. Ils croient que ces fonctionnaires sont puissants. Ils n’ont pas la superstition des engins perfectionnés ; ils estiment qu’un