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CHAPITRE II

Le bonhomme est plaisant ! Il devait être poète.
CALDERÓN


Au Coq d’Or, Chatel venait de sortir. Où le trouver ? rue Gabrielle ou chez Constant ? Il serait peut-être tout simplement chez Meyrargues, dans la soirée. En tout cas Robert était certain de le rencontrer le lendemain avant midi au bureau de La Revue libertaire.

Il s’assit, commanda un bock et respira l’atmosphère de la taverne. C’était un bruit de voix, de dominos, de soucoupes et de trictracs ; des propos confus avec des niaiseries en relief ; des exclamations, des rires déboutonnés, la fumée des cigarettes et des pipes de six heures mêlée au montant des apéritifs : une acre grisaille.

Tous ces gens oubliant leurs rides et leurs maîtresses, c’est plutôt triste. Et le voilà qui mâche amèrement une pensée de Pascal.

Il ouvre La Libre Parole, y lit que les