devant le feu ; parfois il se levait, marchait de long en large…
— De ma chambre, à côté, j’entendais vos voix.
— Il croyait à l’efficacité de la musique. Robert posait des questions, disait les objections de Nietzsche ; la conversation prenait un tour critique ; Laure intervint :
— Ne touchez pas à Wagner… ici Wagner est adoré — pas par moi… Je l’aime ; mais qu’il est étouffant !
— Lui seul est dieu…
— J’ai les miens que je sers : Beethoven et papa.
— Gamine ! est-ce qu’on dit de ces choses ?
— Si c’est mon goût ? ajouta-t-elle avec une coquetterie filiale.
— Mais, Laure, comment peux-tu comparer ?
— Je ne compare pas, maman, je préfère. Et à Robert :
— Il faut vous dire que Wagner est pour moi le musicien des choses, un musicien sensuel ; vous voyez que je ne le rabaisse pas, au contraire ; mais je le trouve trop vaste, trop hindou,