Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/93

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les ailes du Moulin de la Galette, tu finiras par aller faire de la peinture au pointillé chez les nègres que tu aimes bien ; et tu diras : c’est superbe ! devant leurs nudités graisseuses et leurs paysages de zinc… Moi — il hésita —, qui sait comment je me résignerai ?…

— Toi, mon gosse, tu feras des bêtises.

— Pas avec toi, Mariette.

— Ce ne serait pas la première fois. Robert rougit.

—  Aujourd’hui la Révolution a peut-être besoin de chimistes…

— Il me semble que des êtres fiers pourraient répondre à la société utilitaire et marâtre, contemptrice de tout idéal, par un refus de vivre. Ils protesteraient contre ses laideurs et son apathie. Ils utiliseraient leur suicide.

— Croyez-vous que Vaillant osera dire cela ?

— Nous en parlions ce soir avec Meyrargues.

— Je connais Vaillant, dit Marchand ; il souffre d’une hypertrophie sentimentale ; il croit à la nature, à l’humanité, à la justice, il espère le règne des entités ; c’est un généreux. Il voulait agir ; comme un brave taureau, il a foncé sur l’obstacle imaginaire. — L’oppression