Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/96

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part, j’ai choisi l’amour qui nous disperse et la critique intellectuelle qui nous éloigne des choses. La mort !… mais ce serait trop beau. Elle reste insaisissable !

Il eut, en disant cela, un sourire de mansuétude indicible, un long regard sur soi-même, les yeux mi-clos, en dedans. Sa physionomie aux grands traits asymétriques et ses petits yeux bridés reflétaient le ravissement intérieur d’un Bouddha, et la troublante componction d’un Anatole France.

Robert seul le comprit et lui répondit par une pensée italienne :


Due cose belle ha il mondo : Amore e Morte


— J’appelle ça ne pas répondre, dit Marchand en se levant. Ils se taisaient.

— Il vient un moment où il faut pourtant savoir ce qu’on veut, même si on ne veut rien.

— Nous le savons de reste, dit Brandal. Notre programme est net et flambant : « À bas l’État ! »

— C’est un état d’esprit.

Et Marchand se mit à tisonner le foyer en