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Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/399

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brick le Bélier apportait la nouvelle de la paix d’Amiens entre la France et l’Angleterre.

L’assemblée coloniale de l’Île-de-France profita de l’occasion pour envoyer ce navire aux îles Seychelles. Il amenait sur son bord un commissaire envoyé spécialement pour prononcer sur les réclamations des colons relativement aux prétentions des déportés.

Le 12 mars, à quatre heures du soir, on vit paraître un bâtiment de guerre portant pavillon français et flamme. Les manœuvres de ce bâtiment, les différents signaux qu’il faisait et son soin de ne point approcher de la rade jetèrent quelque inquiétude dans les esprits et, la visite de santé étant faite, un habitant (le chirurgien Biarieux) et trois des mis en surveillance se rendirent à son bord : ils furent tous quatre mis aux fers[1].

  1. Le commissaire Laffitte, capitaine d’artillerie, a laissé un journal complet de cette « expédition » sur les îles Seychelles et du voyage à Anjouan qui la suivît[*]. Les détails qu’on relève corroborent sur tous les points le récit des proscrits, mais on y voit de plus un luxe de précautions guerrières assez comique.

    « Je requiers, écrit-il en vue des îles Seychelles, le capitaine Hulot (commandant le Bélier) d’embosser sa corvette le plus près possible du débarcadère et de faire charger ses canons pour protéger de tous ses moyens le débarquement des détachements, en supposant que la terre oppose une résistance quelconque.

    [*] Compte rendu au Gouverneur général des établissements français à l’est du cap de Bonne-Espérance, par le commissaire qu’il a envoyé aux Seychelles et de là à Anjouan. (Correspondance générale de l’Ile-de-France, 1802.)