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du monde fièrement menacés du même sort. C’est par eux que la Révolution Françoise est devenue le fléau de l’Europe, la terreur des Puissances vainement combinées pour mettre un terme aux progrès de ces armées révolutionnaires y plus nombreuses et plus dévastatrices que l’inondation des Vandales.

Qu’est-ce donc que ces hommes sortis, pour ainsi dire, tout-à-coup des entrailles de la terre, avec leurs dogmes et leurs foudres, avec tous leurs projets, tous leurs moyens et toute la résolution de leur férocité ? Qu’est-ce que cette secte dévorante ? D’où lui viennent tout à la fois et cet essaim d’adeptes, et ces systêmes et ce délire de la rage contre tous les autels et tous les trônes, contre toutes les institutions religieuses et civiles de nos ancêtres ? Aussi nouveaux que leur nom même, les Jacobins ne sont-ils devenus les plus terribles instrumens de la Révolution, que parce qu’ils en sont les premiers nés et les enfans chéris ; ou bien, antérieurs à la Révolution, si elle est leur ouvrage, que furent-ils eux-mêmes avant de se montrer ? Quelle fut leur école et quels furent leurs maîtres ? Quels sont leurs projets ultérieurs ? Cette Révolution Françoise terminée, cesseront-ils enfin de tourmenter la terre, d’assassiner les Rois et de fanatiser les Peuples ?

Importance de leur histoire.Ces questions ne sont rien moins qu’indifférentes pour les Nations, et pour les hommes chargés de leur bonheur, ou du maintien de la