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Société. J’ai cru qu’il n’étoit pas impossible de les résoudre ; mais c’est dans ses annales mêmes que j’ai cru devoir étudier la secte, ses projets, ses systèmes, ses complots et ses moyens. C’est à les dévoiler que je consacre ces Mémoires.

J’aurois vu les sermens et les conspirations des Jacobins se borner aux désastres qu’ils ont déjà produits ; j’aurois vu des jours plus sereins se lever et annoncer le terme de nos maux avec celui de la Révolution Françoise, je n’en croirois pas moins à l’importance y à la nécessité de dévoiler les ténébreux complots auxquels nous la devons.

Les fastes affligeans de la peste et de ces grandsPour la postérité. fléaux qui, a certaines époques, ont désolé la terre, alors même que les peuples croyoient enfin respirer tranquillement, ne sont pas le simple objet d’une curiosité inutile. L’histoire des poisons révèle ordinairement les remèdes qu’il faut leur opposer ; celle des monstres nous dit par quelles armes ils ont été domptés. Quand les fléaux antiques reparoissent, et tant qu’il est à craindre de les voir reparoître, il est toujours utile de savoir quelles causes ont hâté leur ravages, quels moyens auroient pu en arrêter le cours, et quelles fautes peuvent encore les rappeler. Les générations présentes s’instruisent par les malheurs passés ; dans l’histoire des nôtres, il faut que nos neveux trouvent les leçons nécessaires pour être plus heureux.

Mais il est pour nous-mêmes des malheurs plus Pour la génération présente. pressans a prévenir ; il est pour la génération