Page:Barry - Chroniques du lundi, 1900.djvu/104

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de monde, formuler une infinité de souhaits dont aucun ne sera inédit, dire un tas d’affabilités que l’on répudie tout bas dans son for intérieur, en se donnant les plus dures épithètes.

D’aucuns passeraient encore par-dessus ces désagréments, s’il ne fallait pas à tout cela ajouter l’inconvénient plus grave encore de donner des étrennes. Ce n’est pas la moindre considération, quand on réfléchit que les présents de Noël et du jour de l’an se font, maintenant, avec une richesse et une profusion qui doivent faire brèche à la bourse des donataires.

Ainsi, soit qu’il nous afflige en nous forçant à dire nos adieux à l’année qui s’en va, soit qu’il ramène plus particulièrement le souvenir de ceux qui ne sont plus, soit à cause de tous les salamalecs qu’il impose, le jour de l’an est une cause d’ennui pour beaucoup de gens.

Il n’y a guère que les enfants qui le voient approcher avec une joie sans mélange.

Encore ne faut-il pas dire : tous les enfants.

Combien à qui Santa Claus ou le Petit Jésus n’iront pas faire visite et ne laisseront derrière eux aucun jouet, aucune friandise pour égayer un peu la tristesse de leur sombre réduit.

De ce temps-ci, les vitrines rivalisent de magnificence. Tous les marchands, depuis les grands magasins jusqu’aux échoppes d’un sou, ajoutent à profusion des articles nouveaux à leurs étalages. On veut attirer les regards, exciter les convoitises, allécher la clientèle, et rarement on manque son coup.

Mais, il y a une foule qu’on attire comme les autres, dont on excite les convoitises, sans profit, cependant, pour les exposants, et chez laquelle le spectacle de ces richesses ne laisse qu’une grande douleur au cœur.

À la Compagnie générale des Bazars, on a fait un déploiement plus qu’ordinaire de joujoux pour enfants.