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Au contraire, c’est pitié de voir leur figure pâle, leurs yeux abattus et cette langueur maladive répandue sur leur visage amaigri.

Ah ! comme je leur souhaiterais à tous les grands espaces, les champs verts, voire même les mares d’eau pour y barboter tout à leur aise.

Quels hommes forts et vigoureux, quelles femmes robustes et bien développées peut-on faire de ces êtres chétifs et étiolés ?

Puisque tous les enfants ne peuvent recevoir les mêmes avantages, évitons au moins les maux dont on peut aisément les préserver.

Que les mères choisissent les endroits les plus sains pour y envoyer promener leurs nourrissons, et surtout, qu’elles y regardent à deux fois avant de les livrer à des mains inexpérimentées ou brutales.


Lundi, 25 juin.

Nous sommes encore aujourd’hui en pleines réjouissances, dans un triduum de fêtes, lesquelles, jetant leurs notes gaies dans tous les coins de la ville, font retentir les échos partout, où, dans notre province, s’agitent les érables aux feuilles dentelées.

La fête nationale devrait être la première entre toutes. Elle réchauffe dans les cœurs l’amour de la patrie et développe le patriotisme, un patriotisme noble, pur, désintéressé, qui inspire les actions les plus héroïques et enfante les plus sublimes dévouements.

Mais, Dieu me pardonne, je crois que je fais du lyrisme tout comme un orateur de circonstance. Pour une fois, en passant, on le tolérera bien.

« L’amour de la patrie conduit à la bonté des mœurs et la bonté des mœurs conduit à l’amour de la patrie, » a dit Montesquieu.