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Pendant ce temps, les passagers maugréent et s’indignent non sans raison. Tous, avec une unanimité touchante, blâment la compagnie, les directeurs, les conducteurs. Ceux-ci, qui, pour être conducteurs n’en sont pas moins hommes, c’est-à-dire, pas trop patients, ripostent à leur tour, pas toujours de la façon la plus polie du monde et envoient promener leurs censeurs chez le diable bien avant le temps.

Je vous laisse à juger si tout cela est aimable pour les dames forcément devenues les témoins de cet échange d’aménités.

Pour éviter ces désagréments, il faudrait que les Montréalais exigeassent par l’entremise de leurs édiles :

Quoi ?

Les tramways électriques.


Lundi, 22 février.

Quand une femme ouvre un journal, son premier soin est de regarder tout d’abord à la colonne qui contient les décès, les naissances et les mariages.

Vous ne pourriez pas plus empêcher cela que vous ne pourriez défendre à certains galants penseurs d’écrire quoique ce soit sans parler d’amour et du beau sexe.

Il n’y a pas de mal dans l’un ou l’autre cas, je vous prie de le croire. Je constate seulement le fait, en ce qui nous concerne, pour en arriver à dire que, fidèle à cette habitude, je lisais, l’autre jour, dans un journal de cette ville, une communication de mariage, la plus cocasse que vous puissiez imaginer.

On ne saurait se figurer le tort que peut faire aux amis, ce zèle intempestif s’interposant toujours pour rendre publics les événements qui surgissent dans une famille.

Il s’en trouve qui, voulant sans doute récompenser