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L’AUTRE MONDE



SARAH CARDWELL LA NEW-YORKAISE.

I

Il y a bientôt trois ans,, le brick français l’Espér mettait à la voile pour New-York. Parmi les passagers qu’il emportait en Amérique se trouvaient deux jeunes hommes unis par la pins sincère amitié, bien que de goûts et de caractères opposés.

On leva l’ancre au chant des matelots, et bientôt après, grâce à une fraîche brise de sud-est qui enflait les blanches voiles du léger navire, on perdit de vue la terre de France pour se retrouver le lendemain matin longeant les côtes d’Angleterre.

Après quarante et un jours de pénible traversée, Richard et Julien débarquèrent dans la première ville de l’Union. Ils tentèrent à la fois de vivre et de travailler ensemble ; mais, au bout d’un mois, l’enthousiaste Julien, fatigué de la vie occupée et sérieuse qu’il menait de concert avec Richard, reprit sa casquette de voyage et sa légère valise.