Aller au contenu

Page:Barsalou - Ryno.pdf/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

même. Je vous assure que je suis fort heureuse… J’étais vraiment née pour courir les champs, faire la partie du curé et tricoter des bas pour les pauvres. — Un rien excite ma gaîté et je ris constamment de ce bon rire, si rare autrefois sur mes lèvres et dont vous aimiez tant les joyeux éclats… J’ai oublié mes chagrins passés, mes amertumes, mes doutes, le cruel scepticisme né au milieu de mes douleurs. — Je crois à tout, maintenant, parce que tout m’est devenu indifférent : à l’amour, à la franchise, à l’amitié. — Je n’ai gardé de mon expérience qu’une sorte de crainte vis-à-vis des passions. Je redoute leurs entraînements et leurs charmes, parce que je ne me crois pas faite pour elles, et qu’elles me briseraient comme un objet trop fragile pour leurs puissantes étreintes.