Page:Barsalou - Ryno.pdf/59

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eût des remords de sa vie passée, elle l’avait oubliée. Elle n’avait gardé de ses souvenirs qu’une sorte de crainte pour un retour possible de Ryno. Fermement décidée à demeurer pour lui une amie et à ne quitter le Colombier que le plus rarement possible, elle entrevoyait néanmoins dans l’avenir une sorte de lutte dont elle s’effrayait et s’attristait en même temps.

La lettre de Ryno vint réaliser ses soupçons et plongea Fulvie dans une sorte de désespoir… Elle se vit tout à coup arrachée à sa bonne et douce vie si tranquille, si chaste ; elle pleura des larmes de rage et eut envie de s’enfuir si loin que désormais sa paix ne pût être troublée. Ce n’était pas qu’elle éprouvât de l’aversion pour Ryno ; au contraire, il lui était resté au cœur une affection profonde ; mais elle était troublée