Page:Barsalou - Ryno.pdf/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

promesse solennelle, juré de me consacrer sa vie. Et j’ai accepté, ma sœur, car je crois en lui comme en moi ; c’est une âme forte que la passion a lentement, mais sûrement pénétrée. Il ne connaîtra pas les défaillances des amours vulgaires, leurs caprices soudains, leur terrible mobilité ; non, il m’aimera toute sa vie, comme il m’aimait hier, comme il m’aime aujourd’hui. C’est un cœur simple, grand, qui ne sait rien de l’étrange malaise qui nous a tous poursuivis. Il n’est pas possédé de cette soif de l’idéal qui nous a menés si loin et par de si mauvais chemins. — Il n’a pas comme nous les genoux meurtris et les mains blessées par des chutes fréquentes. — Non, c’est un heureux enfant qui entre dans la vie comme un homme sérieux, sans agitation, sans trouble, sans ardente curiosité.