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Page:Barsalou - Ryno.pdf/88

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pas une minute de tranquillité ! Il faut que tu veilles sans cesse, pour éloigner ce démon de la satiété qui guette sa proie. Être bonne, être douce, être aimante, mais c’est trop facile, et tu te crois déjà au paradis. Il faut être inflexible, dure, fantasque, comme tu l’étais pour Ryno ; avoir des caprices sans nom et des vapeurs sans motif. Il faut, entends-tu bien, Fulvie, que tu le fasses souffrir : c’est le secret de ces femmes qui, sans vertus, sans esprit, sans beauté, ont excité ces passions insensées dont on nous a quelquefois fait le récit.

Tu es si bien faite pour commander, que ce rôle doit t’être facile, ma sœur. — Je t’ai vue si froide et si impérieuse que je crois t’avoir fait mon sermon en vain. Singulier sermon en effet dans la bouche d’une honnête femme et d’une mère de famille ! Mais