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que Colebrooke composait ces mémoires fameux qui sont et qui resteront pour lui un titre de gloire impérissable !

Je ne voudrais pas répéter des choses qu’on a si bien dites déjà[1], et que le monde savant adopte désormais sans contestation ; mais ces faits sont si nouveaux et si graves qu’on m’excusera d’y revenir encore une fois et de les résumer, pour les rendre tout ensemble plus clairs et plus frappants.

Ce fut en 1828, un an après le Mémoire de Colebrooke, que M. Brian Haughton Hodgson, résidant anglais à Kathmandou, capitale du Népâl, publia pour la première fois les résultats de ses recherches dans les monastères bouddhiques de ce pays. Il y avait découvert, après de longues et patientes investigations, une foule d’ouvrages sanscrits qui passaient, au dire des moines qu’il consultait, pour les ouvrages sacrés où les disciples du Bouddha, inspirés par lui, avaient déposé sa doctrine. M. Hodgson recueil lait un nombre considérable de ces livres ; et après les avoir consultés lui-même, il les mettait avec la plus noble générosité à la disposition des Sociétés de Calcutta, de Londres, de Paris. Il fut bientôt constaté que ces ouvrages composés en sanscrit étaient les originaux sur lesquels avaient été faites, dans les premiers siècles de notre ère, les traductions chinoises, tibétaines, mongoles, qui avaient transplanté le Bouddhisme au nord et à l’est de l’Inde, chez les peuples innombrables qui l’avaient pieusement recueilli, et qui le gardent encore aujourd’hui. Presque en même temps que M. Hodgson faisait sa

  1. Voir, dans le Journal des Savants de 1845, cahiers d’avril, mai et juin, les articles de M. Biot sur l’ouvrage de M. E. Burnouf intitulé : Introduction à l’histoire du Bouddhisme indien.