Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/106

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d’études dans sa Philosophie première, et de nous dire ce qu’il pense de l’homme, du monde, de Dieu, et de leurs rapports. Comment ce puissant, cet incomparable génie, ne l’a-t-il pas fait plus complètement ? Est-ce à dessein qu’il s’en est abstenu ? C’est peu probable ; et l’essai de théodicée, qui se trouve dans le XIIe livre de la Métaphysique, prouve assez que la question s’était présentée, du moins en partie, à la réflexion du philosophe. Mais il la considérait d’un tout autre point de vue que celui où nous nous plaçons, quand nous lui demandons ce qu’il pense sur la grande énigme, et que nous essayons de juger sa pensée. Nous n’aurions pas à nous étonner de cette divergence entre Aristote et l’esprit moderne, si, de son temps, dans l’école où il a été vingt ans un disciple assidu, la question n’avait été posée dans toute sa grandeur par son maître. On peut bien ne pas approuver la solution que propose le Timée ; Platon a mis dans ces matières plus d’imagination qu’il ne convient ; et l’on pouvait y porter plus d’observation des faits. Mais c’est une gloire immortelle pour