Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vient le mouvement ? Qui l’a imprimé à toutes choses, soit aux choses périssables, comme celles qui nous entourent et dont nous faisons partie, soit aux choses impérissables et éternelles, comme celles que nous contemplons dans les cieux ? A cette question, qui a été et qui sera l’écueil de tant de philosophes, Aristote répond avec une clarté qui dissipe toutes les ombres : Le mouvement ne peut venir que d’un principe, qui n’est pas seulement capable de le produire, mais qui le produit effectivement et actuellement. Ce principe doit être en acte et non pas en simple puissance ; car ce qui est en puissance peut aussi ne jamais arriver à réalité. Et comment supposer que le mouvement s’arrête, ou qu’à un certain moment de la durée, il ait pu ne pas exister ? L’essence de ce principe, c’est donc d’être en acte, et d’y être uniquement et toujours. Il faut aussi qu’il soit sans matière ; car la matière ne peut se donner le mouvement, et nous voyons que, sans l’artiste, l’œuvre qu’il façonne ne prendrait jamais d’elle-même la forme qu’elle reçoit de lui.