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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/113

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Il n’y a donc pas mouvement de mouvement, puisqu’on se perdrait alors dans l’infini ; et le principe qui donne le mouvement au reste des êtres doit être lui-même éternellement immobile et immuable. Il faut qu’il soit essence et acte, et qu’il meuve les choses à peu près comme le désirable meut, sans être mû, le désir qu’il suscite ; le désirable est à l’égard du désir complètement immobile ; le désir seul est en mouvement, pour arriver à l’objet qui est sa fin suprême.

Aristote aime trop la vérité pour ne pas rappeler que d’autres, avant lui, ont soutenu une doctrine à peu près semblable, et cru, comme lui, à un acte éternel, à un éternel présent. Il cite entre autres Leucippe et Platon ; mais il leur reproche, à tous deux, de n’avoir pas parlé du principe et de la cause du mouvement. Platon, en particulier, a reconnu un principe qui se meut lui-même, et qui transmet le mouvement à l’ensemble des choses ; ce principe, c’est l’âme. Mais, comme Platon fait l’âme postérieure au ciel, ce n’est pas l’âme qui meut le ciel, et il reste toujours à expliquer comment il est mû. Cette