Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/136

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nous propose une « méthode pour bien « conduire notre raison et pour chercher la vérité dans les sciences » ; les règles qu’il conseille et qu’il s’était imposées à lui-même, sont excellentes sans contredit ; mais ces règles ne sont ni aussi neuves, ni aussi utiles, qu’il le croyait. Sans elles, et avant lui, Copernic, Kepler et tant d’autres, pour ne point parler des Anciens, avaient fait faire aux sciences des progrès étonnants. Après lui, on ne voit pas que les sciences aient eu recours à la pratique rigoureuse de ces règles, que, d’ailleurs, tous les esprits bien faits appliquent spontanément, et presque sans réflexion. Descartes lui-ême a dû au génie que Dieu lui avait donné, et non à sa méthode, ses découvertes en dioptrique, en météorologie, en géométrie ; et la preuve, c’est qu’aucun de ses disciples, parmi les plus dociles à suivre ses exemples et ses leçons, n’a rien produit de ce qu’avait produit le maître. La méthode n’est donc pas aussi féconde que, dans sa modestie, il le supposait. Mais ce qui est vrai à jamais, c’est que voilà mis à nu le foyer de « cette