Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/139

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et la vie, et que, lui-même, il n’eût, ni la vie, ni la pensée.

On a contesté la force de cette preuve ; mais c’est bien à tort. Elle est d’une inébranlable solidité ; et si Descartes avait besoin d’un appui, on pourrait invoquer celui d’Aristote. Après avoir démontré que l’acte éternel et immobile de la pensée est la vie de Dieu, ou du premier moteur, Aristote affirme que Dieu est le plus parfait des êtres, et, par suite, le principe de toutes choses (07).

Aussi, blâme-t-il vivement les Pythagoriciens et Speusippe, qui ont refusé la perfection au principe, et qui l’ont transportée aux êtres que le principe produit, au lieu de la placer dans le principe lui-même. Selon eux, les animaux et les plantes, arrivés à tout leur développement, sont plus parfaits que les germes d’où ils sortent ; et, par conséquent, c’est l’effet, et non la cause, qui réalise la perfection. Aristote leur répond que le germe lui-même vient nécessairement d’un être parfait et supérieur. Ainsi, dans la génération,