Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/141

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il est véridique, par cela seul qu’il est parfait. Cette critique n’est peut-être pas très fondée. Descartes ne dit pas que, si nous nous en rapportons à nos facultés, ce soit exclusivement parce que Dieu est véridique à l’égard de l’homme ; il dit seulement que, si l’on pouvait jamais douter du témoignage irrésistible de nos facultés, que le genre humain accepte unanimement, il faudrait aller jusqu’à admettre que Dieu est trompeur et se joue de ses créatures. Descartes a donc cru, comme tout le monde, à la réalité du dehors ; et, quoiqu’il ne l’ait pus expressément indiquée dans son axiome, on peut assurer qu’elle y est implicitement comprise. La véracité divine est un argument qu’il oppose à un doute insensé ; et c’est presque à contre-cœur qu’il consent à y répondre. Aristote non plus n’a jamais démontré la réalité des choses extérieures ; et, cependant, qui pourrait imaginer qu’il en doutât ? les deux philosophes eussent mieux fait peut être de consacrer à cette question une théorie spéciale et approfondie ; mais, s’ils l’ont omise, c’est que l’un