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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/146

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universelle, et qui l’applique à Dieu seul, anéantissant tout le reste, malgré les réclamations les plus éclatantes de la raison et de la conscience, et réduisant la substance infinie elle-même, telle qu’il la conçoit, à n’être qu’une abstraction, vide d’intelligence, de bonté, de providence, de liberté, et soumise à une nécessité que le Paganisme antique avait faite moins cruelle et moins sombre. dans la doctrine de Spinoza, l’humanité périt tout entière ; la distinction du bien et du mal est abolie ; et il a beau intituler un de ses principaux ouvrages, la Morale, Ethica, il aboutit à une négation absolue de la morale, puisque la morale repose avant tout sur le libre arbitre. Si l’homme n’est qu’un des modes infinis de Dieu, si l’idée n’est en l’homme qu’un mode de la pensée divine, si notre corps n’est qu’un mode de l’étendue divine, alors que sommes-nous ? Mis au rang de tous les êtres qui nous entourent, ramenés au niveau de la matière inorganique, n’est-ce pas notre anéantissement dès cette vie ? Alors, que devient l’homme, tel que la science et la