Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/154

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appel d’un jugement si mérité. Kant se promettait de réhabiliter la Métaphysique, et de la relever du décri où elle était tombée, par suite de ces discussions vaines, de « ces combats simulés » entre des philosophes qui ne sont que des rhéteurs, et à cause de « ces tâtonnements, qui sont d’autant plus déplorables qu’ils se passent entre de simples concepts. » Le Criticisme de Kant n’a fait que compromettre encore davantage la Métaphysique, auprès de tous les esprits sérieux et pratiques ; et, si jamais elle pouvait périr, c’est de la main de tels défenseurs qu’elle périrait. Devant cet appareil formidable de déductions logiques, devant ce néologisme aussi inventif qu’inutile, devant cette prodigalité de formules sans fin, qui n’ont rien d’indispensable, on peut se demander s’il ne vaudrait pas mieux retourner aux carrières de la Scholastique et du Moyen-âge, qui ont, du moins, l’avantage d’être dès longtemps connues. Kant voit si peu le dédale où il s’engage, qu’il reproche aux écoles « leurs toiles d’araignées », et qu’il est persuadé qu’il fait « un traité de la