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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/176

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ou ses maximes écrites par lui-même, comme le Chou-king de Confucius ; tantôt, ce sont de simples légendes populaires et poétiques, comme dans le Paganisme grec et romain ; tantôt enfin, ce sont les récits d’écrivains ou de témoins qui semblent suffisamment autorisés, comme nos quatre Évangiles, ou même l’Apocalypse.

Les bigarrures et les invraisemblances séduisent la foule, loin de la rebuter ; et plus lard, la libre pensée a tort de les soumettre à des critiques trop faciles et trop amères. En ceci, les critiques sont inutiles autant, au moins, qu’elles sont justifiées. Les peuples ne peuvent pas changer leur foi religieuse, quelque peu raisonnable qu’elle soit à certains égards, sur les démonstrations de l’érudition et de la philologie. Le livre saint est ce qu’il est ; et, le peuple qui l’adore étant donné, ce livre est en somme trop bienfaisant, malgré ses lacunes ou ses insanités, pour que ses sectateurs l’abandonnent. C’est toute leur vie morale ; et ils renoncent à celle-là, moins facilement encore qu’ils ne renonceraient à l’autre. On dit : La religion