Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/197

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générale, qui est la Métaphysique. Aristote, s’il lui était donné de refaire son ouvrage, parlerait aujourd’hui du système du monde d’après Copernic, Newton, Laplace et Leverrier, au lieu d’en parler d’après Eudoxe et Callippe, à propos du premier moteur.

A cette communauté d’origine, qui est déjà un lien indissoluble entre la philosophie et la science, s’en joint un autre, plus intime : c’est la communauté de nature. La science, prise en soi et sans regarder à ses applications pratiques, est désintéressée autant que la philosophie peut l’être. Elle aussi ne recherche la vérité que pour la vérité ; elle aussi veut savoir pour savoir. C’est son but supérieur et son but unique. Plus tard, et selon les besoins toujours renouvelés des sociétés humaines, selon les circonstances plus ou moins favorables, les arts, issus de la science, se chargent d’en tirer les conséquences matérielles ; mais la nature de la science ne change pas pour cela ; elle ne convoite aucun autre profit que d’enrichir, ou de modifier, le trésor des connaissances