Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/201

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venir le l’utile préjugé de la science contre la Métaphysique ?

Nous touchons au grand reproche, à celui qui résume tous les autres, et que tous les autres impliquent : « La métaphysique, dit-on, n’est pas une science ! » Et sur cet arrêt, peut-être un peu légèrement rendu, on exécute la Philosophie première, et on la voue dédaigneusement au ridicule, qui doit la tuer à jamais. Malgré ce jugement et cette condamnation sommaires, il faut continuer à soutenir que la Métaphysique est une science. Seulement, ce n’est pas une science comme une autre ; et c’est parce qu’on ne se rend pas assez compte de sa nature particulière, qu’on prononce contre elle cette sentence impitoyable, qui tend à lui ôter la vie, en lui ôtant tout sérieux. Néanmoins, en attendant d’autres preuves, est-il bien vraisemblable que des hommes tels que Socrate, Platon, Aristote, Descartes, Leibniz, pour ne citer que ceux-là, se soient mépris à ce point, et qu’ils n’aient couru toute leur vie qu’après de pures chimères ? Est-il même beaucoup plus vraisemblable que les fonda