Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/204

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entière, au mouvement instinctif de l’intelligence et à la spontanéité de l’esprit, qui croit imperturbablement à la véracité de ses facultés, et en use, sans ressentir aucune de ces perplexités déplorables, que le scepticisme ne vient éveiller que bien postérieurement. Toute science, pour faciliter ses études, se fait des méthodes appropriées à son objet ; mais toutes ces méthodes particulière sont secondaires et superficielles, quelque sérieuses et efficaces qu’elles soient, parce que les sciences ne doivent pas remonter jusqu’au principe général de la connaissance, ou que si, par hasard, elles y remontaient, elles cesseraient d’être spéciales et entreraient alors sur le terrain de la philosophie. Ce terrain n’est interdit à personne ; mais une science n’y peut venir qu’en désertant le sien, et en cessant d’être ce qu’elle est.

Si c’est là, d’une manière exacte, quoique bien concise, ce qu’est la science, considérée généralement, comment peut-on nier que la Métaphysique ne doive compter parmi les sciences ? Elle a son objet spécial, aussi nettement déterminé que peu