Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/21

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fondement de ses connaissances ; le principe de contradiction, aussi bien que le principe des substances, tient toujours sa place dans le large champ de la spéculation ; la théorie des causes n’en peut être bannie, malgré les conseils chimériques de quelques savants ; et quant à la théodicée, les progrès immenses des sciences particulières ne font que lui assurer une importance qui croît de jour en jour ; plus l’analyse des phénomènes devient exacte et plus elle s’étend, plus on sent le besoin de remonter à l’origine des choses et jusqu’au premier moteur.

Sur tous ces problèmes, qui de nous pourrait n’être pas curieux de recevoir la déposition d’un témoin tel qu’Aristote, auteur tout ensemble de la Métaphysique et de l’Histoire des animaux, de la Politique et de la Météorologie, de la Logique et de la Morale, de la Rhétorique et du Traité de l’Âme ? Sans doute, le vêtement des pensées antiques n’est plus le vêtement des pensées modernes ; mais la forme importe peu ; c’est le fond qui est tout ; et, si nous étions tentés de dédaigner les Anciens pour un motif aussi léger, une