Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/215

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rations successives (21). » La Métaphysique pourrait donc, sous la protection d’un des plus grands mathématiciens de tous les temps, revendiquer une place à côté de la poésie ; et cette place pourrait paraître encore bien belle, quand on songe à ce qu’est Homère. Mais par l’importance de son objet, par la sûreté infaillible de sa méthode, par la grandeur des résultats obtenus, tout individuels qu’ils sont, la Philosophie première ne peut pas être assimilée à un poème épique, quoique plus d’un métaphysicien se soit permis bien des licences d’imagination. Le philosophe fonde sa science personnelle et ses convictions, à peu près comme le poète chante, pour exprimer les émotions puissantes qui l’inspirent. Le poète n’en est pas moins grand, parce que, lui aussi, il travaille dans son individualité solitaire. Son œuvre transporte les hommes d’enthousiasme et d’admiration ; elle les charme à jamais, quand elle a su être belle et être vraie. L’œuvre du philosophe, en visant plus haut,