Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/214

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que la Métaphysique ne peut pas amonceler des faits les uns après les autres, on la juge digne d’ostracisme. est-ce une que la science qui ne peut se transmettre, et qui meurt avec celui qui l’a faite ? Est-ce une science que celle qui n’a rien de définitivement acquis, et qui doit recommencer sans cesse un tissu sans cesse défait ?

L’objection peut sembler très sérieuse ; en réalité, elle ne l’est pas. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à interroger un des savants les plus illustres de notre siècle, celui que nous venons de citer, l’auteur immortel de la Mécanique céleste : « Il n’en est pas des sciences, dit-il, comme de la littérature ; celle-ci a des limites qu’un homme de génie peut atteindre, lorsqu’il emploie une langue perfectionnée. On le lit avec le même intérêt dans tous les âges ; et sa réputation, loin de s’affaiblir par le temps, s’augmente par les vains efforts de ceux qui cherchent à l’égaler. Les sciences, au contraire, sans bornes comme la nature, s’accroissent à l’infini par les travaux des