Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/23

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des ignorants, mais aussi auprès des savants. Il l’est même auprès de quelques philosophes, qui, en cela, s’entendent très mal avec eux-mêmes, repoussant de la philosophie la partie qui en est la seule essentielle et nécessaire. On ne peut guère se flatter de modifier maintenant une locution qui remonte au temps de Sylla et de Cicéron. Cependant, d’illustres exemples nous y convieraient ; et peut-être ferions-nous bien de nous y rendre. Descartes intitule ses Méditations : « Meditationes de prima philosophia, seu de Dei existentia et anima immortalitate. » Il ne repousse pas tout à fait l’expression de Métaphysique ; mais il s’en sert le moins qu’il peut. Dans la traduction française de ses Méditations, qu’il fait faire sous ses yeux et qu’il corrige, il ne parle non plus que de la Philosophie première, traitant à peu près exclusivement de l’existence de Dieu et de la distinction entre l’âme et le corps de l’homme. Leibniz fait comme Descartes ; c’est la réforme de la Philosophie première « qu’il prétend accomplir en réformant la notion de substance ». Selon lui, « la Philosophie