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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/24

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première est la Reine des sciences ». Mais, tout en la décorant de ce titre pompeux, il croit que cette science, qui doit résumer et régir toutes les autres, en est encore à se chercher comme au temps d’Aristote. En ceci, Leibniz se trompe. Aristote ne cherchait plus la Philosophie première, par cette bonne raison qu’il l’avait trouvée [1].

Certainement, nous ferions bien d’imiter Descartes et Leibniz, et de ne plus parler que de Philosophie première au lieu de Métaphysique, puisque ce nom, sans être absolument faux, n’est pas parfaitement exact, et qu’il offusque tant de bons esprits. Mais ce sont là des changements dont l’usage seul décide, comme nous le dit Horace.

Qu’est-ce que la philosophie pour Aristote ? Il observe, d’abord, que, parmi tous les êtres animés, I’homme est le seul qui ait, par sa nature, la passion de connaître, et qui, par les facultés qu’il a reçues, puisse satisfaire, dans une certaine mesure, l’instinct qui le pousse à tout savoir. Bien des arts,

  1. Leibniz, édition Paul Janet, t. II, p. 524.