Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/232

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développées ; les autres sont des dons du ciel, auxquels l’homme ne peut rien que de savoir en user, quand il les a reçus de la faveur des Dieux. Mais ces difficultés, trop réelles, qui s’opposent à la culture de la sagesse, ne doivent nous causer, ni découragement, ni désespoir ; elles sont bien plutôt un aiguillon pour les âmes vigoureuses et sincèrement amies du bien. Plus la philosophie coûte de peine, plus elle doit être chère à ceux qui parviennent, sinon à réaliser l’idéal dont Platon même détourne ses regards, du moins à ne pas trop le défigurer.

La philosophie, d’ailleurs, peut voir qu’elle n’est pas seule astreinte à cette loi sévère. Les vertus qu’elle réclame sont en très grande partie celles que toutes les sciences, sous leurs diverses formes, réclament presque aussi impérieusement. Les qualités de l’intelligence, celles même du cœur et de l’âme, ne sont guère moins indispensables au savant qu’au philosophe. Seulement, lorsqu’on étudie la pensée, on est plus près de Dieu et de l’infini que quand on observe le monde extérieur. Mais si l’infini et le divin