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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/233

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écrasent l’homme presque jusqu’à l’anéantir, ils le soutiennent aussi ; et, parmi les sciences les plus belles, il n’en est pas une qui nous élève, nous éclaire et nous satisfasse, aussi pleinement que la philosophie, par son étendue et par sa certitude.

Sans doute, c’est concevoir une bien grande idée de l’homme que de le trouver capable de raison, de vertu, et de sagesse. Mais cette estime, quelque haute qu’elle soit, est-elle fausse ? Et quand on considère l’homme, dans l’exercice de ses facultés les plus puissantes, sans s’arrêter aux imperfections, peut-on surfaire son incomparable dignité ? La plus simple observation, le moindre retour de l’intelligence sur elle-même, témoignent que c’est un être à part que celui qui se connaît ainsi, qui peut connaître à peu près aussi bien les autres êtres, et qui, par sa raison, communique avec le principe universel des choses. L’homme, exclusivement, jouit d’une faculté qui lui révèle le vrai et le faux, le bien et le mal ; et ce don prodigieux en fait une nature supérieure, distincte de toutes les autres dans le