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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/237

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infranchissable » que la nature a creusé entre l’animal et nous.

Dans l’Antiquité grecque, cette controverse déplorable n’avait pas été soulevée, ou du moins, elle n’a pas laissé de traces, si jamais les Sophistes l’ont suscitée, au milieu de tant d’autres, paradoxales et erronées ainsi que celle-là. Socrate, dans le Phèdre, ne se trouve pas assez de loisirs pour écouter les subtilités des Mythologues ; et, fidèle au précepte de l’oracle de Delphes, il ne s’occupe que de lui-même, « en cherchant « à démêler si l’homme est, en effet, un monstre plus compliqué et plus furieux que Typhon, ou un être plus doux et plus simple, qui porte l’empreinte d’une nature noble et divine. » Aristote n’a pas eu l’occasion, à ce qu’il semble, de se prononcer dans ce débat, qui l’eût bien surpris. Mais le ler livre de sa Métaphysique nous prouve comment il l’eût résolu, et quel cas l’inestimable il fait du seul être à qui la nature ait inspiré la passion du savoir. Le Stoïcisme a une si magnifique idée du sage, qu’il en fait le coopérateur de l’ordre universel, l’ami,