Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/25

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bien des sciences nécessaires aux besoins ou aux agréments de la vie se sont formés, longtemps avant la philosophie, et se sont développés, en donnant à I’intelligence de l’homme un emploi qui, sans contredit, était déjà très utile et très estimable. Mais, quand les arts les plus indispensables se furent constitués, il surgit des sciences nouvelles dont l’objet n’était plus, ni le besoin, ni même l’agrément. Elles naquirent de préférence dans les climats où l’homme pouvait plus facilement se ménager des loisirs ; et c’est ainsi que les prêtres Égyptiens inventèrent les Mathématiques, et les poussèrent assez loin. Ces sciences eurent cet avantage éminent d’être cultivées avec ardeur, sans qu’on se proposât d’en tirer le moindre profit matériel. Les hommes, frappés d’étonnement et d’admiration par les phénomènes qu’ils avaient sous les yeux, le cours du soleil, les phases de la lune, le lever et le coucher des planètes et des astres, voulurent connaître les causes de ces prodigieux spectacles. Ils essayèrent de les comprendre, sans autre désir que de les savoir, pour les