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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/256

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s’appuyer désormais sur cette base inébranlable, elle a, quand elle le veut, un levier qui peut soulever le monde de la pensée des choses.

Tels sont aujourd’hui, plus que jamais, parmi nous plus que chez aucune autre nation, les motifs de l’imperturbable assurance de la philosophie ; tels sont ses titres à la confiance que l’esprit humain peut placer en elle.

Des motifs non moins graves recommandent au philosophe une circonspection et une réserve qui s’allient fort bien avec de fermes croyances, aussi éloignées de l’orgueil que du scepticisme. A ses débuts, la philosophie s’imaginait pouvoir expliquer l’univers ; et c’est une illusion qu’elle se fait encore quelquefois, malgré l’avertissement de tant de fameux naufrages. Elle ne doit plus se la faire. Se connaissant pour ce qu’elle est, elle doit mieux apercevoir quelles sont ses infranchissables limites. C’est bien toujours l’ensemble des êtres, la totalité de l’Être, que le philosophe essaie de comprendre, à commencer par son être propre