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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/257

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mais, en face de l’infini et de l’absolu, il ne sent que trop vivement, sinon sa complète impuissance, du moins son infirmité relative et ses justes bornes. C’est pour lui personnellement qu’il s’efforce de pénétrer le mystère ; et comme, nécessairement, il n’en pénètre qu’une faible partie, dans la mesure étroite de son individu, il ne doit plus avoir la prétention de posséder la vérité tout entière, et encore moins d’imposer à ses semblables la solution qu’il a trouvée, après de longues méditations, et qui ne regarde que lui. Le philosophe ne peut plus se croire un révélateur. Cet aveuglement des premiers jours, s’il a jamais été excusable, a cessé de l’être ; ce serait, maintenant, une erreur plus impardonnable encore que dangereuse. L’humanité n’en est pas moins prête à écouter le philosophe, quand il lui apporte le tribut de ses pensées ; mais il ne peut pas plus songer à dicter la loi aux autres hommes qu’il n’a, comme le dit Aristote, à la recevoir d’eux.

Que si la philosophie, sortant d’elle-même, jette ses regards impartiaux sur ce qui l’environne,