Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/27

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science, parce que les éléments dont elle se forme sont très peu nombreux. Il est bien vrai que Dieu, qui, de l’aveu du genre humain, est la cause et le principe des choses, est le seul être qui puisse posséder une telle science dans sa plénitude, parce que « Dieu seul, comme le dit Simonide, jouit du privilège auguste de l’indépendance et de la liberté ». Mais l’homme se manquerait à lui-même, s’il ne s’efforçait pas de conquérir la parcelle de science qui est à sa portée. Bien que la nature humaine soit esclave de mille façons, la philosophie n’est pas interdite à l’humanité ; les Dieux ne sont point jaloux d’elle ; et, malgré les limites où l’homme est renfermé, il peut s’occuper des choses divines, en se disant que, si toutes les autres sciences peuvent être plus nécessaires que la philosophie, il n’en est pas une qui soit au-dessus d’elle et qui ait plus de prix.

Que pourrions-nous ajouter aujourd’hui à cette définition antique de la philosophie, aussi juste que sublime, aussi rigoureuse que modeste ? Que pourra-t-on même y ajouter jamais ? Descartes et Leibniz n’en