Aller au contenu

Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ont pas parlé aussi bien. Dans toute l’histoire de la science, personne ne s’est trouvé qui ait su mieux qu’Aristote déterminer la nature et le domaine de la Philosophie première. Il a montré, avec une parfaite netteté, son point d’appui et de départ dans toutes les sciences secondaires, et son but, qui est de sonder, autant qu’il est permis à notre faiblesse, les secrets de la cause universelle et de la pensée divine. Que peut-on demander de plus ? Et quand on croit à la philosophie et à la raison, que peut-on demander de moins ? La Métaphysique eût évité bien des faux pas et se fût rendue plus respectable auprès de la foule, si elle avait toujours eu la prudence du philosophe grec, et si elle eût pris le soin de circonscrire aussi clairement le champ de ses investigations. Le terrain sur lequel Aristote s’est placé est inébranlable ; mais il fallait un bien ferme regard pour voir, dès le début, les deux confins de la Métaphysique, l’un où elle commence, et l’autre où elle finit.

D’ailleurs, on ne doit pas attribuer l’honneur de cette définition à Aristote seul.