Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/39

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doit avouer, à leur éloge, qu’ils ont été les premiers à essayer des définitions ; et c’était un complément à peu près inévitable de leurs études sur l’essence des choses. Mais ici encore, intervient le nombre pour tout définir, ou plutôt pour tout fausser. Veut-on définir la justice, la raison, l’opinion, le mélange, la division, le mariage, l’occasion et une foule d’autres choses ? Rien n’est plus simple ; on en fait autant de nombres. La justice, par exemple, est un nombre carré ; l’injustice est un nombre de composition moins régulière ; et ainsi du reste. Dans tout cela, il est clair qu’on dépasse la Décade. Si elle suffit aux corps célestes, elle ne pourrait suffire à des définitions qui seraient innombrables, comme le sont les choses elles-mêmes. Car chacune des choses avait son nombre particulier ; et dans les élucubrations d’un Pythagoricien dont Aristote nous a conservé le nom, Eurytus, l’homme, le cheval avaient chacun leur nombre ; le même philosophe représentait par des calculs arithmétiques jusqu’aux figures des plantes.

En se payant de ces puérilités, on altère