Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/42

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et que les nombres n’en sont causes en quoi que ce puisse être ?

D’une manière générale, il est donc absurde de penser que le nombre soit cause de rien dans la nature ; il accompagne les choses ; il est dans les choses ; mais ce n’est pas lui qui les fait ce qu’elles sont (03).

A côté de ces critiques, qui ne sont que trop fondées, il est un point sur lequel Aristote se plaît à rendre justice aux Pythagoriciens : c’est qu’ils n’ont jamais séparé les Nombres des choses sensibles. Tout au plus, ont-ils distingué le nombre abstrait du nombre concret, c’est-à-dire le nombre tel que le conçoivent les mathématiques, considéré en lui seul, et le nombre tel qu’il se montre effectivement dans une pluralité d’objets quelconques. Mais ils n’ont jamais songé à cette troisième espèce de nombre que quelques Platoniciens ont appelé le Nombre Idéal, et sur lequel on a amoncelé des hypothèses