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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/43

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plus vides encore que toutes celles du Pythagorisme. Pour les Pythagoriciens, le nombre n’est qu’une réalité de ce monde, quoiqu’ils en aient, d’ailleurs, mal compris la nature, l’origine et la véritable action.

En somme, le jugement d’Aristote sur l’école de Pythagore est sévère ; mais il est incomplet, si ce n’est partial. Aristote a omis, sans le vouloir, quelques doctrines qui font la gloire impérissable de cette école. Elle ne s’est pas absorbée dans la théorie des Nombres, comme il semble le supposer. Il eût été bon de ne pas oublier ce qu’elle a fait en morale ; et quelques mots sur l’Institut pythagoricien n’auraient point été déplacés, même dans un traité de Métaphysique. Surtout, en blâmant certaines théories cosmiques, le philosophe aurait pu rappeler cette théorie si paradoxale, et cependant si vraie, du mouvement de la terre. Aristote, on le sait, a discuté la question dans un traité spécial sur le Ciel ; et il a fait prévaloir, pour de longs siècles, l’opinion contraire de l’immobilité du globe terrestre. Mais, dans un résumé philosophique du système pythagoricien,