Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/45

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méprise, que n’exigeait point le plan de son ouvrage. Mais, puisqu’il a considéré uniquement la théorie des Idées, nous devons le suivre sur ce terrain, quelque borné qu’il soit, et nous renfermer, autant que possible, dans le cercle qu’il s’est tracé lui-même, avec ou sans intention.

Une première remarque, c’est qu’Aristote attribue à la théorie des Idées, dans le Platonisme, beaucoup plus de place que ne lui en attribue l’auteur lui-même. Il ne cesse de l’attaquer dans tout le cours de sa Métaphysique ; il y revient même dans plusieurs de ses ouvrages, où cette discussion peut paraître assez inopportune. Il y insiste avec une opiniâtreté qu’on n’attend pas d’un disciple, surtout du disciple d’un tel maître. Au contraire, Platon, dans tous les Dialogues qui nous restent de lui, ne fait qu’indiquer la théorie des Idées ; nulle part, il ne la développe, et ne lui donne les dimensions que plus tard on lui a prêtées. En elle-même, la question a le plus grand intérêt, puisqu’elle renferme l’explication des choses, et que, selon qu’elle est bien résolue ou mal