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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/51

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Ainsi, les unités dont s’occupe l’arithmétique sont considérées comme absolument égales entre elles, et ce n’est qu’à cette condition que l’arithmétique peut les étudier. Or, qui a jamais vu dans la réalité des unités absolument égales ? Qui cherche même à les y découvrir ? L’unité, telle que l’arithmétique la conçoit, n’est donc pas réelle au sens rigoureux du mot. Elle ne tombe pas sous les sens ; et les unités que les sens atteignent, loin d’être parfaitement égales, n’offrent que des inégalités et des diversités infinies. Cependant, l’unité mathématique est tellement vraie qu’elle sert de principe à une science, qui est une des plus exactes que l’homme connaisse et qu’il puisse édifier. Ce qu’on dit des unités dans la science des nombres, on peut le dire tout aussi bien des entités sur lesquelles s’appuie la géométrie. Qui a jamais vu des points, des lignes, des surfaces, telles que les imaginent les géomètres ? Nos sens ont-ils jamais perçu des points sans longueur, largeur ni épaisseur, des lignes sans largeur, ni épaisseur, des surfaces sans épaisseur ? De plus, le géomètre