Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/52

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ne raisonne-t-il pas continuellement sur des figures qui n’ont pas les dimensions effectives qu’il leur prête ? Et ses conclusions sont-elles moins solides et moins démonstratives, parce qu’il est parti d’hypothèses qui n’ont rien de matériel ? Il suffit que ces hypothèses soient admises et comprises par la raison, qui se passe du concours des sens et qui même les contredit.

Qui oserait, cependant, révoquer en doute la certitude des mathématiques ? Et le nom même qu’elles portent n’indique-t-il pas qu’elles prétendent à être les plus scientifiques de toutes les sciences ? Probablement même, elles n’ont ce privilège qu’à la condition d’être rationnelles comme elles le sont ; mêlées davantage à la matière, elles auraient moins d’autorité.

Ces analogies demandées aux mathématiques peuvent faire entendre ce que sont les Idées, leur nature et leur existence. Les Idées sont dans les choses comme y sont les surfaces, les lignes, les points, les unités ; et c’est la raison aussi qui les en tire. Néanmoins, il y a une grande différence entre les