Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/55

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qui osent porter directement les yeux sur le soleil ?

Ceci doit nous montrer à la fois et le rapport des Idées aux choses sensibles, et le rapport des Idées entre elles. Sans leur donner une existence séparée, il faut leur accorder une existence supérieure. Les choses n’existent, à proprement parler, que par les Idées qu’elles représentent, et où elles trouvent leur nom et leur essence. Sans les Idées, les choses ne sont pas intelligibles ; et si l’on reconnaît que les choses existent réellement, on ne peut nier non plus que leur existence substantielle ne soit en sous-ordre, au point de vue de la raison. L’existence de l’Idée est donc au-dessus de celle des choses, autant que la raison est supérieure à la sensibilité, autant que l’âme est supérieure au corps. En second lieu, il y a des degrés entre les Idées, ainsi qu’il y en a entre les êtres. En tant qu’êtres, tous les êtres sont égaux ; l’un n’est pas plus être que l’autre. Pourtant, ils ne tiennent pas tous la même place dans le monde ; et l’on peut observer entre eux une subordination et une hiérarchie,